Expo universelle de 2025

Le 4 février, à l’occasion de la séance plénière du Conseil économique, social et environnemental régional (CESER), la délégation de la CFDT Ile-de-France a donné son avis sur la candidature de la France pour l’organisation de l’exposition universelle de 2025.

Illustration : Wikipedia, Lucien Baylac

Voir le texte de cette intervention :

 

 

D’emblée, la CFDT avait apporté une contribution aux travaux de la commission dont nous retrouvons les grandes lignes dans le projet d’avis qui nous est soumis. Concernant le bien-fondé ou pas d’une telle candidature de la France et de Paris (qui entre temps devrait être devenue la Métropole du Grand Paris) pour l’organisation d’une exposition universelle, on sait de l’expérience passée d’autres villes organisatrices quels peuvent être les principaux bénéfices attendus et les risques qui y sont liés.

 

Côté attentes, toute ville organisatrice peut nourrir de légitimes espoirs dans de multiples domaines. Tout d’abord, avoir un regard médiatique pointé sur elle durant une longue période. Autre atout déterminant : les retombées économiques. Dans un contexte de mondialisation exacerbée, être une sorte de centre du monde pendant six mois peut être un atout économique majeur. Autre élément de poids notamment dans un contexte de crise économique dont nul n’arrive à prévoir les conditions de sortie : les perspectives fortes de créations d’emplois. Des emplois directs dans un premier temps grâce aux travaux de construction et d’installation mais aussi ensuite, des emplois induits. De plus, 2025 pourrait être l’année de plénitude de la MGP avec notamment la réalisation du Grand Paris Express et de son réseau d’infrastructures (gares, hébergement, logistique…)

 

Recevoir l’exposition universelle à ce moment précis constitue donc un enjeu pour promouvoir le Grand Paris au plan international.

 

Mais bien sûr, la réflexion ne s’arrête pas aux bénéfices espérés car l’histoire récente montre aussi que l’organisation mal maitrisée de grands évènements peut générer des conséquences négatives. Aux premiers rangs desquels : le risque de dérapage financier. Eviter une telle situation implique donc une absolue clarté du montage financier. Un gâchis matériel, source évidemment de gâchis financier, est un autre risque. Là aussi, l’histoire récente a montré que dans nombre de cas, une large part d’installations et d’infrastructures n’ont pu  – pour des raisons diverses –  s’avérer réutilisables. C’est une situation inenvisageable d’autant plus dans une période à la fois de crise économique et de développement durable dans laquelle il est nécessaire de refuser toute dépense inutile et tout gaspillage. Ainsi, le projet de départ doit d’emblée inclure les dispositifs de réutilisation. D’autres obstacles existent par exemple en matière d’hébergement, de transport, de logistique, de sécurité notamment ; points sur lesquels il est important de se situer au plus proche des besoins.

 

Dans la décision à prendre, il ne faut pas oublier qu’un tel choix engendre une exigence de quasi perfection. Faute de quoi, l’image recherchée peut facilement se retourner contre l’autorité organisatrice. L’enjeu de l’emploi et des conditions de travail n’est pas des moindres. Le passé a montré que si la création d’emploi était au rendez-vous, les conditions de travail l’étaient beaucoup moins ; avec trop souvent une surexploitation de la main d’œuvre mobilisée pour l’occasion. Ce sont là autant d’éléments qui, s’ils se produisaient, seraient susceptibles de détériorer gravement l’image de l’autorité organisatrice.

 

Au final, organiser un évènement d’une telle ampleur est à l’évidence une prise de risque, un risque à assumer. L’enjeu est donc avant tout d’en maitriser les différents paramètres pour aller vers une prise de décision la plus éclairée possible, notamment en sachant y associer les habitants dont on a trop tendance à oublier qu’ils sont les forces vives des territoires. »