Diversité, inclusion & autres mots magiques

Quand on arrêtera de tout séparer, on pourra peut-être enfin se rassembler !

Dans le grand royaume des valeurs affichées en police Arial 48 au-dessus des photocopieuses, il y a deux mots qu’on aime particulièrement brandir comme des baguettes magiques : diversité et inclusion.

Ah, ces deux-là. Ils brillent dans les discours d’ouverture, trônent fièrement dans les chartes RH, font rougir PowerPoint de bonheur… et, parfois, restent tristement coincés à l’étape des comités de pilotage.

On organise des journées pour les femmes. Des semaines pour les personnes en situation de handicap. Des campagnes arc-en-ciel pour les fiertés LGBTQIA+. Des petits-déj intergénérationnels. Et ne parlons pas de la « journée de lutte contre le sexisme au travail »… et on continue les réunions le mercredi.

Mais à force de tout découper, tout catégoriser, tout spécialiser, ne finit-on pas par trier les gens comme des fichiers Excel ? Onglet 1 : genre. Onglet 2 : origine. Onglet 3 : handicap. Onglet 4 : âge. Onglet 5 : « autres« . Merci de ne pas cliquer trop vite, certaines formules sont instables.

Et pourtant, l’intention est belle. Vraiment. On veut bien faire. On veut visibiliser. On veut réparer l’invisible, corriger l’injuste, créer de la reconnaissance. Alors on saucissonne. En pensant qu’à force de « cibler », on va toucher tout le monde.

Mais spoiler : la société, ça ne se construit pas à coups de cases.

Parce qu’en séparant les combats, on finit par séparer les gens.
On oublie qu’un salarié peut être une femme et en situation de handicap et racisée et parent solo et introvertie et passionnée par la salsa. Et que cocher trois cases ne donne pas droit à une carte de fidélité.

Dans un monde un tant soit peu cohérent, l’inclusion ne devrait pas être un empilement de causes à défendre en solo.
Ce devrait être un socle commun, une manière de penser, d’agir, de recruter, de manager, de vivre ensemble. Sans totem, sans tabou, sans podium, sans quota d’écoute par minorité représentée.

Chez Disney, quand on entre dans le parc, on n’a pas besoin de dire si on est de la parade, du stand popcorn ou de la sécurité. On fait tous partie du même rêve collectif. Ce n’est pas une question de costume, mais d’harmonie.

Alors oui, continuons de valoriser les voix singulières, les parcours atypiques, les réalités parfois trop ignorées. Mais n’oublions pas une chose :
la vraie inclusion, c’est quand on n’a plus besoin d’étiquettes pour exister.

Et si, pour une fois, on tentait l’union sans fragmentation ?
Non pas « chacun sa cause », mais tous ensemble, parce que c’est notre cause à tous.