DISNEYLAND PARIS A VENDU DES PELUCHES POTENTIELLEMENT DANGEREUSE PENDANT 2 ANS : PAULINE EN A ACHETÉ ET EST RÉVOLTÉE
Une jeune Belge a appris que les peluches qu’elle avait achetées à Disney Land Paris contiennent une substance chimique dans une proportion dépassant la norme européenne. Le parc d’attraction invite les consommateurs à retourner ces produits.
Disney Land Paris demande aux personnes qui ont acheté certaines peluches dans ses boutiques de retourner leurs produits. Une quinzaine de peluches vendues entre décembre 2015 et mai 2017 sont concernées. Elles contiennent des substances chimiques à un niveau excédant celui fixé par la nouvelle législation européenne en vigueur depuis le 21 décembre 2015. Pauline, une Bruxelloise âgée de 25 ans, a acheté deux de ces peluches en janvier 2016. Elle nous a contactés via notre bouton orange alertez-nous pour nous faire part de son indignation.
Pauline découvre le rappel produit par hasard sur internet
« Un nombre considérable de peluches doivent être concernées. Beaucoup d’enfants doivent avoir des peluches toxiques ! Depuis 1 an et demi il est temps de s’en rendre compte ! », gronde Pauline. La jeune femme a acheté deux de ces jouets – Stitch & Angel et Émile de Ratatouille — dans le célèbre parc d’attractions pour son compagnon et les enfants de sa sœur.
Elle a appris le rappel de ces produits via une publication de la page Facebook « Disneyland paris bons plans » datant du 16 mai dernier. Tous les numéros de série de ces jouets y sont listés, avec les photos et les noms des personnages. Les visiteurs concernés sont priés de ne plus utiliser ces peluches et de les retourner à Disney Land Paris pour être remboursés », peut-on lire. Aucune explication n’est avancée quant à la raison de ce rappel. Les clients sont invités à prendre contact par mail avec le service après-vente.
Une substance toxique à l’intérieur des peluches
Pauline a appris dans le commentaire d’un internaute que les peluches listées contenaient une trop forte concentration d’un produit chimique. Elle a écrit au service après-vente, non dans le but de se faire rembourser— elle aimerait les conserver comme éléments de décoration —, mais pour en savoir plus sur les dangers de ces peluches avec lesquelles les enfants de sa sœur ont joué depuis presque deux ans. 15 jours plus tard, un responsable de la communication de Disney Land Paris lui a finalement fourni quelques explications : « Des tests de qualité récents indiquent que certaines parties de ces peluches contiennent des substances chimiques excédant la nouvelle limite réglementaire du 21 décembre 2015. Il y a un risque chimique en raison de la présence de quantités supérieures à la dite limite d’une substance (TCPP) suspectée toxique pour la santé dans les parties internes de cette peluche. »
« Quelques dizaines » de peluches retournées
Martina Stuben, porte-parole de Disney, insiste sur le fait qu’il s’agit d’un « rappel de précaution » et qu' »aucun incident n’a été identifié ». Elle fait état de seulement « quelques dizaines de retours » de ces produits, sans nous indiquer le nombre de peluches vendues. « Nous conduisons régulièrement des tests de qualité sur l’ensemble de nos produits », ajoute-t-elle. Alors comment se fait-il que les ventes de ces peluches ont continué jusque mai 2017 ? Nous n’avons pas obtenu de réponse.
Des jouets qui ne respectaient pas les nouvelles restrictions sur les retardateurs de flammes
L’Union européenne fixe des règles en matière de sécurité des jouets et se targue, en la matière, d’avoir mis en place une législation parmi les plus strictes au monde, notamment concernant l’utilisation de produits chimiques. En 2014, elle a publié trois nouvelles directives pour amender la directive sur la sécurité des jouets de 2009. De nouvelles restrictions ont notamment été introduites sur les retardateurs de flammes : TCEP, TDCP et TCPP. C’est ce dernier produit chimique, appelé aussi « tris(2-chloroisopropyl) phosphate », qui se trouvait à l’intérieur des peluches Disney. Les jouets destinés à l’usage d’enfants de moins de 36 mois ne doivent désormais pas contenir plus de 5 mg/kg de chacune de ces substances. Les États membres avaient jusqu’au 21 décembre 2015 pour appliquer ces nouvelles dispositions.
Le TCPP, un produit chimique au « pouvoir cancérogène potentiellement préoccupant »
La nouvelle législation s’appuie sur un avis du Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (CSRSE). Celui-ci a mené une étude qui a montré que le TCEP décelé dans les jouets présentait un risque pour les enfants. Le CSRSE a également évalué le TCPP et le TCPP, qui constituent des substituts halogénés du TCEP. Si le TCPP n’est pas classé en tant que substance cancérogène par l’Union européenne, le CSRE lui a constaté un « pouvoir cancérogène potentiellement préoccupant ».
Les peluches de Stitch & Angel achetées par Pauline se trouvent désormais en haut d’une armoire et Émile de Ratatouille dans un emballage plastique…
Source : RTL Info, le 15 06 2017
La CFDT de Disneyland Paris effectue le suivi de ce dossier et ne manquera pas de vous donner toutes les informations nécessaires afin de bien comprendre si un risque éventuel sur la santé des employés est potentiellement en jeu.