QUAND LA SOUS-TRAITANCE FRÔLE LA SURDOSE À DISNEYLAND PARIS 

(Ou comment transformer un parc de magie en parc d’externalisation… mais tout en douceur, bien sûr.) 

On nous l’a rappelé récemment : l’essence même de l’entreprise, ce sont les attractions et les spectacles. Le reste ? Disons pudiquement que ce sont des métiers « périphériques ». Une façon élégante de préparer les esprits à voir fondre certaines activités administratives, un peu comme Olaf au soleil. 
« Libérez, délivrez… », vous connaissez la suite. 

L’externalisation, évidemment, a des vertus : flexibilité, réduction de coûts, accès à des outils modernes… Sur le papier, c’est presque un conte de fées. Dans la réalité, certains services comme la sécurité, le nettoyage hôtelier, la maintenance ou l’informatique ont déjà goûté, ou vont goûter à cette grande « transformation ». 

Dans plusieurs réunions, vous êtes nombreux à remarquer que les adresses mail terminant par -ND se multiplient plus vite que les files d’attente à Space Mountain un jour férié. 
On voit aussi arriver des intervenants très motivés, enthousiastes, parfois même inspirés… qui demandent beaucoup pour « bien comprendre » avant de fournir des rapports dont la pertinence varie fortement. Certains salariés décrivent même des documents si éloignés du sujet qu’on pourrait presque les classer dans la catégorie fantasy

Un autre exemple souvent cité : la hotline. D’après de nombreux retours, elle semble parfois pratiquer un sport extrême : comprendre les demandes du premier coup. Sport qui, manifestement, demande encore un peu d’entraînement. Résultat : frustration au premier niveau, montée en charge au second, et parfois l’impression de tourner en rond comme dans un manège. 

Plusieurs salariés soulignent également que la qualité des prestations externalisées ne correspond pas toujours à leurs besoins. Certains évoquent même des dépenses qui ne semblent pas toujours rentabilisées par les résultats obtenus. 

La CFDT attire donc l’attention sur un risque : celui de déléguer des pans entiers des processus internes, avec à la clé une perte de maîtrise, une dépendance accrue aux prestataires, et une qualité qui fluctue plus souvent qu’un tableau d’affichage du Crush Coaster. 

S’ajoutent à cela des inquiétudes exprimées par de nombreux salariés : 
– Que va devenir le savoir-faire interne ? 
– Quelles conséquences sur les effectifs ? 
– Et comment gérer ce climat d’incertitude qui commence à miner la motivation de celles et ceux qui font vivre le quotidien de l’entreprise ? 

Les questions autour des reconversions ou des accompagnements, parfois perçus comme rapides ou orientés vers la « sortie », reviennent également régulièrement. Certaines personnes décrivent la sensation que la Rupture Conventionnelle Individuelle devient un peu trop souvent la solution magique pour « faciliter » les transitions. 

La CFDT propose donc quelque chose de très simple : 
des audits rigoureux, réguliers et transparents, ainsi que des garde-fous solides, afin d’éviter que des décisions stratégiques essentielles ne soient prises par des tiers qui ne vivent pas le quotidien du terrain. 

En résumé : oui au progrès, oui à la modernisation, oui à la magie… mais pas à la disparition progressive de métiers internes sans réflexion globale, ni à la gestion de l’entreprise en mode pilotage automatique sous-traité.