Management : le grand art de piloter sans volant

Management... piloter sans volant

Précisons-le d’emblée : ce texte n’est pas une attaque personnelle. Après tout, chacun est libre de ses choix de carrière… y compris après 15 ans de service. Non, la vraie question, c’est ce drôle de message adressé aux équipes, mais qui semble soigneusement éviter les premiers concernés : ceux qui tiennent le gouvernail officiel, à savoir la direction et ses relais seniors.

Car enfin, comment parler d’écoute sans jamais tendre l’oreille ? D’accompagnement sans jamais marcher aux côtés des équipes ? De « sens » alors qu’on ne descend plus voir le terrain autrement que pour couper un ruban ou lancer un « bon courage » au passage ? C’est un peu comme prétendre être chef cuisinier sans jamais entrer en cuisine : ça peut impressionner de loin, mais ça ne nourrit personne.

Les salariés, eux, ne s’y trompent pas. Ils voient bien que le dialogue s’estompe, que les managers de proximité se débattent sans soutien, et que la stratégie s’écrit désormais en colonnes de chiffres plus qu’en réalités humaines. On appelle ça « piloter ». Mais sans immersion, sans compréhension, sans proximité, ce n’est plus du pilotage, c’est du pilotage automatique. Et comme chacun le sait… l’autopilote n’a jamais tenu une équipe debout.

Ce qui manque aujourd’hui, ce n’est pas un nouveau discours. C’est une présence authentique. Non pas une descente symbolique dans les restaurants pour serrer trois mains et repartir avec un selfie, mais un engagement durable : écouter sans juger, comprendre sans filtrer, accompagner sans calculer.

Parce qu’au fond, le vrai leadership ne se mesure pas au titre sur une carte de visite. Il se construit dans le quotidien, dans les couloirs, dans les cuisines, les boutiques, les attractions… là où l’entreprise prend vie. Sans ça, la confiance ne se décrète pas, elle s’évapore. Et les belles valeurs qu’on affiche finissent par ressembler à des slogans oubliés au fond d’un PowerPoint.