Un pas de plus pour l’Europe sociale. Le 14 septembre, le Parlement européen a voté en faveur de l’adoption de la directive sur les salaires minimaux adéquats dans l’Union européenne. Un espoir pour près de 25 millions de travailleurs européens, qui pourraient voir leur salaire augmenter. Mais aussi, incontestablement, « une victoire pour le mouvement syndical européen », réagit Laurent Berger, le président de la Confédération européenne des syndicats (CES). Ce vote intervient après l’accord politique conclu sur ce texte entre le Parlement et le Conseil de l’UE, le 7 juin dernier. Pour être appliquée, cette directive doit maintenant être formellement adoptée par le Conseil européen, courant septembre. Les pays européens disposeront ensuite de deux ans pour la transposer dans leur droit national.
Dans le détail, la directive invite les États membres à promouvoir et soutenir la négociation collective, et à s’assurer de l’adéquation entre les salaires minimaux légaux et le coût de la vie. « Cette directive nous donnera les outils pour relancer la négociation collective et de meilleurs salaires en France et en Europe », rappelait le président de la CES. Une étape essentielle pour parvenir à « une convergence européenne vers le haut et mettre fin au dumping social ».
Le socle européen des droits sociaux, plus qu’un slogan
« L’Europe a franchi une étape importante vers l’élimination des salaires de misère », complète la CES. Alors que l’Union européenne est touchée par une crise de l’énergie sans précédent et fait face à une inflation galopante, il s’agit d’une bonne nouvelle pour les travailleurs européens. « Nous exhortons maintenant les ministres à signer cette directive afin que les travailleurs puissent commencer à en ressentir les avantages dès que possible, insiste Esther Lynch, secrétaire générale adjointe de la CES. La directive concrétise le socle européen des droits sociaux et démontre que le socle est plus qu’un slogan politique. »
Par Guillaume Lefèvre