Confidentialité, équité, impartialité… et autres créatures fantastiques

Dans un monde pas si lointain, quelque part entre Discoveryland et un open space vitré existe un service qu’on appelle « Relations Sociales ».
Pour les amateurs de grandes formules en anglais, on dit Employee Relations. Ça sonne sérieux, rassurant, presque comme un rempart invisible contre l’injustice, le conflit… et parfois, la réalité.

Certains salariés le redoutent un peu, comme on redoute Phantom Manor : on y entre rarement de bon cœur, on en ressort avec des sensations fortes, et on n’est jamais tout à fait sûr de ce qu’on a vu. D’autres l’imaginent comme un noble Château, veillant avec sagesse sur l’équité et la confidentialité.

Et d’ailleurs, c’est bien ce que nous rappelle la Direction : ce service est là pour garantir l’impartialité, pour enquêter sereinement sur des sujets sensibles (harcèlement, discrimination, conflits). Bref, une équipe de justiciers du quotidien, sans cape mais avec procédure.

Mais comme dans tout conte, il y a ce qu’on nous dit… et ce qu’on vit.

Car voyez-vous, dans cette belle mécanique qu’est notre entreprise, personne ne travaille seul. Un manège tourne bien seulement si tous les rouages sont en état. Et parmi ces rouages – pas toujours bien huilés –, il y a les salariés, les managers, les RH, et… les représentants du personnel.

Ah, ces représentants du personnel ! Parfois vus comme des empêcheurs de tourner en rond, parfois comme des casse-pieds de service… alors qu’ils sont juste là pour rappeler qu’un dialogue à sens unique n’est pas un dialogue, et qu’on ne bâtit pas de confiance avec des enquêtes silencieuses et des décisions descendantes.

Car non, enquêter ne veut pas dire accuser.
Non, être salarié ne donne pas tous les droits.
Mais non plus, être manager n’autorise pas tout.
Et non, porter un badge « Relations Sociales » ne fait pas de vous un arbitre neutre par défaut.

Ce que nous demandons, c’est simple. Pas un traitement de faveur. Pas une place au balcon du château. Juste une reconnaissance. Que les représentants du personnel soient pleinement intégrés à la gestion des situations sensibles, dès le départ. Que les salariés soient informés, pas juste convoqués. Que les leaders soient accompagnés, pas laissés seuls à gérer des tensions complexes. Et que le dialogue social soit autre chose qu’un décor en carton.

Parce que la confiance, dans un parc ou dans une entreprise, ne se construit pas à huis clos, ni à coups de procédures opaques. Elle se construit à la lumière du jour, dans le respect de chacun, et surtout… avec tous les protagonistes autour de la table.

Alors à ceux qui pensent encore que les représentants du personnel sont là pour faire obstacle : détrompez-vous. On est là pour que tout le monde avance droit. Même si, parfois, ça demande de prendre le virage un peu plus large.