Pour parler du travail et pas seulement des emplois, du vécu des travailleurs et de leurs attentes, la CFDT réclame depuis des semaines que soient organisées des Assises du travail. Elle a été entendue puisque ces assises ont été annoncées dans le prolongement de la feuille de route du Conseil national de la refondation, remise aux partenaires sociaux début septembre.
Récemment amplifiées et accélérées par la pandémie, des transformations de différentes natures percutent le monde du travail : la quête de sens, le besoin de reconnaissance, la conciliation des différents temps de vie, entre autres, fragilisent le rapport au travail. De nouveaux questionnements liés à la crise de l’énergie (et la pertinence de certains trajets domicile-travail) s’y ajoutent. Selon la CFDT, qui considère le travail comme un sujet social et sociétal, et non pas seulement économique, « 𝘭𝘦𝘴 𝘈𝘴𝘴𝘪𝘴𝘦𝘴 𝘥𝘶 𝘵𝘳𝘢𝘷𝘢𝘪𝘭 𝘱𝘦𝘳𝘮𝘦𝘵𝘵𝘳𝘰𝘯𝘵 𝘢̀ 𝘵𝘰𝘶𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘤𝘵𝘦𝘶𝘳𝘴 𝘥𝘦 𝘳𝘦́𝘧𝘭𝘦́𝘤𝘩𝘪𝘳 𝘴𝘶𝘳 𝘭𝘦𝘴 𝘦𝘯𝘴𝘦𝘪𝘨𝘯𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵𝘴 𝘥𝘦 𝘭𝘢 𝘤𝘳𝘪𝘴𝘦 𝘦𝘵 𝘭𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘢̀ 𝘮𝘦𝘵𝘵𝘳𝘦 𝘦𝘯 𝘱𝘭𝘢𝘤𝘦 », résume la secrétaire nationale Catherine Pinchaut, qui, lors d’un échange la semaine dernière avec le cabinet du ministre du Travail, a pu détailler le projet de la CFDT.
Dans cet objectif, la CFDT a identifié cinq grands thèmes pour lesquels il lui semble important de faire évoluer les règles et les pratiques. Il s’agit, en premier lieu, de s’interroger sur les aménagements à apporter en matière de temps de travail (et de temps au travail) et leurs implications dans les organisations de travail. Il faut aussi questionner le lien, plus fragile qu’avant, entre les travailleurs et les organisations qui les emploient. S’interroger également sur ce que doit être la « démocratie au travail » et comprendre comment a évolué le rapport aux collectifs de travail. Il faut enfin parler de la qualité du travail et des modes de production pour qu’ils soient capables de préserver la santé des salariés et l’environnement.
Cinq grands thèmes identifiés par la CFDT
« 𝘓’𝘰𝘣𝘫𝘦𝘤𝘵𝘪𝘧 𝘦𝘴𝘵 𝘥𝘦 𝘱𝘳𝘰𝘥𝘶𝘪𝘳𝘦 𝘥𝘦𝘴 𝘴𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘰𝘱𝘦́𝘳𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴 𝘢𝘷𝘦𝘤 𝘥𝘦𝘴 𝘴𝘶𝘪𝘵𝘦𝘴 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘳𝘦̀𝘵𝘦𝘴 : 𝘢𝘨𝘦𝘯𝘥𝘢 𝘴𝘰𝘤𝘪𝘢𝘭 𝘥𝘰𝘯𝘵 𝘢𝘨𝘦𝘯𝘥𝘢 𝘴𝘰𝘤𝘪𝘢𝘭 𝘢𝘶𝘵𝘰𝘯𝘰𝘮𝘦, 𝘦𝘹𝘱𝘦́𝘳𝘪𝘮𝘦𝘯𝘵𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴, 𝘦́𝘵𝘶𝘥𝘦𝘴, 𝘢𝘤𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘥𝘦 𝘴𝘦𝘯𝘴𝘪𝘣𝘪𝘭𝘪𝘴𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯, 𝘦́𝘷𝘦𝘯𝘵𝘶𝘦𝘭𝘭𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘤𝘰𝘯𝘤𝘦𝘳𝘵𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘰𝘶 𝘯𝘦́𝘨𝘰𝘤𝘪𝘢𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘦𝘯 𝘦𝘯𝘵𝘳𝘦𝘱𝘳𝘪𝘴𝘦𝘴, 𝘷𝘰𝘪𝘳𝘦 𝘪𝘯𝘵𝘦𝘳𝘱𝘳𝘰𝘧𝘦𝘴𝘴𝘪𝘰𝘯𝘯𝘦𝘭𝘭𝘦𝘴, 𝘦𝘵 𝘦́𝘷𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯 𝘥𝘶 𝘥𝘳𝘰𝘪𝘵, 𝘮𝘢𝘪𝘴 𝘣𝘦𝘢𝘶𝘤𝘰𝘶𝘱 𝘥𝘦 𝘴𝘰𝘭𝘶𝘵𝘪𝘰𝘯𝘴 𝘱𝘦𝘶𝘷𝘦𝘯𝘵 𝘦̂𝘵𝘳𝘦 𝘮𝘪𝘴𝘦𝘴 𝘦𝘯 œ𝘶𝘷𝘳𝘦 𝘳𝘢𝘱𝘪𝘥𝘦𝘮𝘦𝘯𝘵 𝘴𝘢𝘯𝘴 𝘢𝘷𝘰𝘪𝘳 𝘢̀ 𝘳𝘦𝘤𝘰𝘶𝘳𝘪𝘳 𝘢̀ 𝘶𝘯𝘦 𝘭𝘰𝘪 », insiste Catherine Pinchaut.
Un calendrier en trois temps
Les Assises du travail seraient instaurées via un comité de pilotage constitué de représentants de l’État, des organisations syndicales et patronales et de personnalités qualifiées. Un calendrier de rencontres et de concertations serait fixé selon trois temps : un premier temps pour les constats et le partage d’expériences, un deuxième temps pour l’élaboration des actions à mener, un troisième temps pour concrétiser lesdites actions. Les travaux pourraient commencer avant la fin de l’année. Mais, dans l’immédiat, le projet se trouve sur le bureau du ministre…